Le ridicule ne tue pas mais l’ignorant peut faire de lui-même ce que son ennemi n’osera pas faire. C’est le cas de ce qui se passe actuellement en Algérie. Pendant que nos voisins méditerranéens déploient les moyens médicaux nécessaires pour combattre et essayer d‘appréhender le COVID-19 et de le vaincre, en Algérie, pour ce faire, le ministère des Affaires religieuses a pris deux initiatives complètement farfelues, abjectes, inconcevables, malhonnêtes voire dérisoires !
La première initiative, soyez rassurés, il ne s’agit pas de la distribution des masques à une population pauvre ou de consacrer un peu de son budget pour aider à équiper nos hôpitaux qui sont en manque ou qui ne disposent pas de moyens médicaux, mais plutôt de distribuer des exemplaires du Coran sur presque tout le territoire national. Une façon de les jeter dans l’irrationnel et dans l’absorption des discours religieux qui sont inutiles face à la pandémie. Pour réaliser cet « important projet », l’État a mobilisé le réseau associatif islamiste, des militants salafistes au niveau local qui encadrent la population dans des quartiers et des villages, en leur offrant un exemplaire du coran et en les invitant à ‘’appréhender’’ la crise sanitaire avec des approches religieuses, alors qu’en même temps les hôpitaux publics sont démunis et souffrent d’une absence sérieuse des moyens de protection les plus élémentaires pour faire face au coronavirus, en ayant juste droit à un exemplaire du Coran, alors que les hôpitaux militaires, eux de leur part sont réservés aux personnes bien placées au pouvoir qui disposent des équipements adéquats, inexistants dans les hôpitaux du peuple. C’est-à-dire, le coran est aux pauvres et la médecine aux personnes influentes et leurs familles. J’ai comme l’impression que l’Etat algérien et les islamistes nous invitent à réserver notre place « là-haut ». Autrement dit, l’autorité algérienne se soucie de la foi de ses citoyens et de leur destinée dans l’au-delà au lieu de se soucier de leur santé et de leur préparer des lits d’hôpitaux !
La deuxième initiative est plus polémique et problématique que la première. L’État Algérien, fidèle à ses habitudes, instrumentalise le sacré pour faire taire la population et manipuler les masses, via le ministère des Affaires religieuses. Ce dernier a émis une instruction aux imams à diffuser le Coran via les haut-parleurs des mosquées même si elles sont toujours fermées. Donc, la lecture des sourates du Coran est diffusée sur les haut-parleurs dans toutes les mosquées algériennes pendant environ 30 minutes avant chaque prière de midi. Selon le dit ministère, cette instruction est une « demande populaire » ! Je me demande quels sont ces citoyens qui l’ont demandé ? Par quel moyen ? La demande a été faite sur les réseaux sociaux, par des pétitions ou par le biais des associations islamistes monsieur le ministre.
Cet argument est totalement fallacieux, il s’agit d’associations islamistes qui, coûte que coûte, tentent de garder le terrain occupé par des « apparences religieuses », une façon de se confirmer et de s’imposer sur le terrain et de donner un caractère apocalyptique à cette crise sanitaire. Toutefois, il se trouve que cela arrange l’Etat dans sa démarche de tétanisation de la population. Autrement dit, cette utilisation du sacré est loin d’être une pratique saine. L’Etat par cela cherche à divertir le peuple des vrais problèmes, ou du problème majeur, c’est-à-dire de l’urgence sanitaire qui menace le peuple et l’état lamentable des hôpitaux algériens, voire catastrophique. Ceci prouve que l’islamisme a toujours été l’ami de la dictature et de la misère sociale !
Quelle est l’utilité de telles décisions ? C’est cela qui nous préservera d’une tragédie que peut provoquer le COVID-19 ? N’aurait-il pas mieux fallu sensibiliser la population et l’initier au comment se protéger ? Comment gérer le confinement ? Les mosquées, au lieu de réciter le saint Coran avec hauts parleurs – qui peut déranger des personnes malades et/ou âgées, des enfants – ou de se focaliser sur les invocations, elles devraient plutôt tenter d’influer la population par appels au civisme, vu que le personnel de ces établissements religieux est supposé lui-même exemplaire !
Puis l’Etat, au lieu de garantir les soins nécessaires et les produits de base, afin d’éviter à la population de se mettre en danger dans les bousculades pour un sac de semoule, comme on en voit tous les jours, L’Etat via ses instituions préfère laisser ce peuple endormi dans l’ignorance et l’obscurantisme, en le nourrissant par une conception archaïque de la religion !
